La République du Congo prête pour l'expansion du gaz avec des développements GNL
La République du Congo fait avancer le projet Congo LNG développé en partenariat avec Eni, avec des exportations significatives prévues pour 2025 et de nouvelles initiatives pour optimiser l'utilisation du gaz et augmenter les revenus.
La République du Congo devrait exporter 4,5 milliards de m3 de gaz naturel liquéfié (GNL) en 2025 dans le cadre de la deuxième phase du projet Congo LNG, développé par la compagnie pétrolière Eni. Pour 2024, le ministère a estimé la production à 1,7 million de m3. Ces projections, annoncées par le ministère des Hydrocarbures du pays en juillet 2024, s'alignent sur la construction en cours de la deuxième phase du projet Congo LNG.
La première phase du projet Congo LNG a démarré fin 2023 avec l'installation de la première usine flottante de GNL sur le champ de gaz naturel offshore Marine XII. La République du Congo a exporté son premier gaz en février 2024, avec la première cargaison de GNL partant de Pointe-Noire vers l'Italie. Au cours de la deuxième phase, la production de GNL sera renforcée par un nouveau navire capable de produire 3,5 milliards de m³ et de stocker plus de 180 000 m³, dans le but de maximiser les vastes réserves de gaz du pays. La majeure partie de cette production sera exportée vers l'Europe, générant des recettes publiques estimées à 44 millions d'euros pour la seule année 2024.
Avec des réserves prouvées de gaz naturel estimées à 10 trillions de pieds cubes début 2024, la production de GNL représente une valeur ajoutée importante pour l'économie congolaise. Pour mieux valoriser ses ressources, le gouvernement congolais a mis en place plusieurs initiatives visant à définir une stratégie gazière nationale. Lors du Forum Investir en Afrique, qui s'est tenu à Paris en mai 2024, le ministre des Hydrocarbures de la République du Congo, Bruno Jean-Richard Itoua, a confirmé la mise en place d'un schéma directeur gazier et d'un code gazier complet, le pays étant prêt à créer une société nationale du gaz d'ici le troisième trimestre 2024.
Le plan est conçu pour promouvoir l'utilisation du gaz, tout en réduisant la dépendance du pays à l'égard des revenus du pétrole brut. Traditionnellement productrice de pétrole, la République du Congo produisait en moyenne 273 000 barils par jour de combustibles liquides en 2023, le secteur pétrolier contribuant à près de 40 % du PIB et à 82 % des recettes d'exportation. En 2022, 64 milliards de pieds cubes de gaz naturel associé ont été brûlés à la torche ou réinjectés dans les champs pétroliers pour une récupération améliorée. Le gouvernement s'est maintenant engagé à capturer, liquéfier et exporter ce gaz afin d'accroître la richesse et les recettes nationales.
De nouveaux développements gaziers sont attendus alors que des activités d'exploration sont en cours. TotalEnergies se prépare à forer un puits d'exploration sur le permis Marine XX avant la fin de l'année 2024, tandis que Marine VI bis, exploité par Eni, présente plusieurs prospects, notamment Mbenga, Poalvou Deep et Ikalou SW, qui ont été développés au cours des dernières années. Ces initiatives devraient permettre de renforcer le secteur gazier florissant de la République du Congo et de créer des synergies potentielles avec d'autres producteurs de gaz.
Par ailleurs, le projet Banga Kayo de la compagnie pétrolière et gazière chinoise Wing Wah Oil Company - un projet énergétique intégré de 2 milliards de dollars - devrait permettre d'améliorer l'utilisation du gaz et d'augmenter les revenus. Le projet comprendra une usine de traitement du gaz, des installations de production d'électricité et une unité de production d'engrais. Il s'agit d'un modèle permettant aux producteurs africains d'optimiser l'exploitation des ressources et de réduire leur dépendance à l'égard des revenus du pétrole brut.
Un élément clé de la stratégie de monétisation du gaz du gouvernement congolais est l'utilisation du gaz associé pour la consommation domestique et pour alimenter la principale centrale électrique du pays. Avec seulement 50 % de la population ayant accès à l'électricité en 2022, le développement du gaz pourrait ouvrir la voie à la sécurité énergétique. Dans le cadre de son projet intégré, Eni a construit deux centrales électriques alimentées au gaz afin de réduire le torchage du gaz naturel et de stimuler la commercialisation du gaz associé provenant des champs Marine XII et M'Boundi. Eni a également amélioré le réseau de transport et de distribution d'électricité afin d'étendre l'accès à l'électricité à la zone densément peuplée de Pointe-Noire.