La modernisation de la raffinerie du Congo devrait être lancée en 2025-2026
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La deuxième phase de la modernisation de la raffinerie Congolaise de Raffinage (CORAF) devrait débuter entre 2025 et 2026 et s'achever dans un délai de cinq ans. Cette initiative vise à accroître la capacité de la raffinerie et à aligner la qualité de ses produits sur l'évolution des normes environnementales. Energy Capital & Power (ECP) a récemment interviewé Patrice Koffi Yao, directeur général adjoint de la CORAF, pour discuter de ces développements et de leurs implications pour le secteur énergétique du Congo.
Quel est l'état d'avancement de la construction du nouveau réservoir de stockage de 5000 m3 ? Comment cela contribuera-t-il à réduire les pénuries de carburant au Congo ?
Deux réservoirs ont été construits en 2015 et mis en service en 2016. En outre, nous prévoyons la construction d'une nouvelle citerne de 5 000 m3, dont les contrats ont été préparés et les travaux devraient bientôt commencer. Ces réservoirs offrent principalement une flexibilité opérationnelle à la CORAF. Bien qu'ils n'éliminent pas directement les pénuries de carburant, dans des cas exceptionnels, des produits importés peuvent être stockés si l'installation de stockage principale, SLO, manque de capacité. Les travaux de construction prendront environ un an et devraient donc être achevés d'ici 2026 ou 2027.
Quelles sont les mesures prises par la CORAF pour augmenter sa capacité de production et moderniser ses installations ?
CORAF n'avait pas connu de modernisation majeure depuis 1982, mais en 2015, nous avons lancé la phase 1 d'un projet de remodelage, augmentant la capacité de traitement de l'huile brute de 50 %. Notre système est désormais entièrement automatisé. Cependant, pour augmenter encore sa production, une raffinerie moderne a besoin d'une deuxième phase : une unité de conversion pour transformer les combustibles plus lourds en produits plus légers. Nous travaillons avec SOCAR, un partenaire azerbaïdjanais, pour étudier cette possibilité. De tels projets durent généralement cinq à six ans et devraient être achevés d'ici à 2030. Si tout va bien, les travaux pourraient commencer au début de 2025.
Comment la CORAF assure-t-elle la fiabilité de ses installations ?
Notre raffinerie est très fiable et fonctionnera 360 jours sur 365 en 2024. Cela est dû à de solides protocoles de maintenance et de sécurité. Nous avons identifié 16 projets prioritaires pour d'autres améliorations, certains nécessitant un financement mineur tandis que d'autres impliquent des investissements importants. SOCAR fournit également une assistance technique pour optimiser la production.
Comment CORAF peut-elle maximiser sa capacité de production ?
En 2015, nous avons augmenté notre capacité de traitement, mais le principal défi consiste désormais à obtenir suffisamment de pétrole brut. En 2023, nous avons traité près d'un million de tonnes, ce qui est proche de notre pleine capacité. Pour couvrir 85 % du marché national, nous avons besoin de livraisons régulières de pétrole brut. Si nous recevons quatre cargaisons par mois, nous pourrons maintenir un taux d'utilisation élevé.
La CORAF cherche-t-elle à diversifier ses sources d'approvisionnement en pétrole brut ?
Oui, nous travaillons en étroite collaboration avec la SNPC [Société Nationale des Pétroles du Congo] pour assurer un approvisionnement régulier. Si le pétrole brut fourni par l'État est insuffisant, nous pourrons envisager des accords avec d'autres producteurs. Cependant, l'importation de pétrole brut n'est pas rentable en raison du fret et des droits d'importation. Notre priorité est de raffiner le pétrole brut produit localement.
Le gouvernement vise à doubler la production de pétrole brut dans les années à venir. Quel sera l'impact sur la CORAF ?
L'augmentation de la production nationale nous donnerait plus de flexibilité et assurerait un approvisionnement régulier, ce qui nous permettrait d'optimiser nos opérations et de mieux répondre à la demande du marché.