Accès intégré à l'énergie

Au cœur de sa stratégie énergétique, la République du Congo vise à améliorer l'accès à l'énergie et l'industrialisation par le développement de projets gaziers intégrés. Parmi ceux-ci figure le projet intégré d'accès à l'énergie mené par Eni. Dans le cadre de ce projet, Eni a construit deux centrales électriques alimentées au gaz afin de réduire le torchage du gaz naturel et de stimuler la commercialisation du gaz associé provenant des champs Marine XII et M'Boundi. Eni a également amélioré le réseau de transmission et de distribution d'électricité afin d'étendre l'accès à l'électricité à la zone densément peuplée de Pointe-Noire. Parallèlement, le projet Banga Kayo de la compagnie pétrolière et gazière chinoise Wing Wah Oil Company - un projet énergétique intégré de 2 milliards de dollars - devrait permettre d'améliorer l'utilisation du gaz et d'augmenter les revenus. Le projet comprendra une usine de traitement du gaz, des installations de production d'électricité et une unité de production d'engrais.

Parmi les autres projets notables, citons l'initiative Congo LNG d'Eni, qui a débouché sur la première exportation de GNL du pays au début de cette année. La phase 2, prévue pour 2025, augmentera considérablement la production, positionnant la République du Congo comme un fournisseur régional de GNL. Dans le secteur en aval, le pays possède une raffinerie de pétrole dans la ville côtière de Pointe-Noire, qui traite actuellement 600 000 tonnes de produits pétroliers raffinés par an, ce qui est inférieur à sa capacité d'un million de tonnes par an. La future raffinerie pétrochimique de l'Atlantique, développée en partenariat avec la société chinoise Beijing Fortune Dingheng Investment, vise à combler les déficits d'approvisionnement et à répondre aux besoins énergétiques nationaux, tandis que les projets futurs pourraient accroître le potentiel d'exportation.

Transformation numérique

En novembre dernier, la République du Congo a obtenu un financement de 36 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement (BEI) et une subvention supplémentaire de 15 millions d'euros de l'UE pour stimuler la transformation numérique. Ce financement vise à soutenir la mise en œuvre du Plan national de transformation numérique du pays, une initiative stratégique visant à moderniser l'administration publique et à renforcer l'économie numérique. Le financement permettra de relever les défis liés à la modernisation des infrastructures, au renforcement des capacités numériques et à la garantie d'une croissance durable dans l'économie numérique et le secteur de l'énergie du pays.

Parallèlement, l'opérateur de télécommunications MTN Congo a récemment lancé son réseau 5G dans le pays. S'inscrivant dans le cadre de la stratégie Congo Digital 2025 de la République du Congo, le pays est bien placé pour développer des services numériques pour les entreprises opérant dans le secteur du pétrole et du gaz. Un consortium composé de l'UE, de la BEI et de la Banque mondiale a lancé en juin dernier le projet d'accélération de la transformation numérique, d'un montant de 316,5 millions d'euros, qui fournit des financements et un soutien à la modernisation de l'administration publique et à l'amélioration des compétences numériques. En outre, la République du Congo fait progresser ses ambitions technologiques avec la construction d'un centre de données d'une valeur de 72,8 millions de dollars. Ce centre de données, qui devrait être achevé avant la fin de l'année 2024 et qui est le premier du genre en Afrique centrale, servira de plaque tournante pour le stockage et le traitement des données numériques du pays.

La transformation numérique en cours en République du Congo devrait soutenir les ambitions du pays en matière d'exploration et de production, telles que les études sismiques 3D et l'analyse des données pour le forage prévu de quatre puits dans les champs pétrolifères de Conkouati-Koui et de Naga III. Le forage devant commencer prochainement, la filiale congolaise de China Oil Natural Gas Overseas Holding Ltd. prévoit d'investir 150 millions de dollars pour augmenter la production de pétrole dans ces champs au cours des trois prochaines années. Entre-temps, des projets comme AndrewTek - qui se concentre sur l'optimisation énergétique des bâtiments - et GazTech - qui propose des compteurs intelligents pour l'accès au GPL - mettent en évidence le potentiel de soutien à la croissance du secteur de l'énergie grâce à la numérisation.

Énergies renouvelables et séquestration du carbone

La durabilité environnementale reste au cœur du programme énergétique de la République du Congo, avec des initiatives axées sur la capture du carbone et la conservation des forêts, qui devraient permettre d'exploiter le potentiel du pays en tant que puits de carbone majeur. Couvrant 23 millions d'hectares, soit environ les deux tiers du territoire national, les forêts de la République du Congo absorbent environ 130 millions de tonnes de carbone par an. Cette année, le pays a reçu son premier paiement de 8 millions de dollars en compensations carbone dans le cadre d'un accord avec la Banque mondiale. En outre, l'initiative BaCaSi de la supermajor pétrolière et gazière TotalEnergies vise à conserver et à reboiser plus de 93 000 hectares de couverture forestière dans le pays.